** Oulad Si Ben Daoud chorfa de la Chaouia, Maroc **
  la bravoure d'un Tribu
 
Ceci et l'histoire de ouled si ben daoud et leur père le chrif sidi ben daoud, tiré d'un journal officiel français : L'Illustration, No. 3669, 21 Juin 1913.


SANGLANTS COMBATS A SIDI BEN DAOUD

Le colonel Mangin, de son côté, vient d'être amené à livrer deux combats très meurtriers, les plus sanglants que nous ayons eu à enregistrer depuis le commencement de l'occupation du Maroc, puisqu'ils ne nous ont pas coûté moins de 70 morts dont 3 officiers, et 135 blessés, parmi lesquels 6 officiers.

C'est toujours Moha ou Saïd qu'a devant lui le colonel Mangin.


Le chef d'escadron Picard.
--Phot. Louis Botte.

Informé, au commencement de juin que cet irréconciliable ennemi s'apprêtait à fondre sur les tribus ralliées de la région avoisinant la kasba Tadla, le colonel constituait un groupe mobile qui, espérait-il, suffirait à détourner Moha de ses projets. Il n'en fut rien, et le 8 juin, une rencontre se produisait à Sidi ben Daoud, à la suite de l'occupation, par le groupe mobile, de Rhorm el Allem, à 12 kilomètres de la kasba Tadla. Moha ou Saïd fut mis en déroute, mais il alla se réfugier à sa kasba de Ksiba. Le colonel Mangin, laissant à Sidi ben Daoud le gros de ses forces, se lança sur Ksiba avec un groupe léger et deux batteries de 65.

La cavalerie, composée de goumiers et de partisans, sous le commandement du chef d'escadron Picard, fut attaquée dès le matin. L'escarpement de la route rendit le combat très périlleux. La petite troupe ne parvint à se maintenir qu'au prix de pertes importantes: 21 tués, dont 2 officiers, et 3 blessés.

L'arrivée du colonel Mangin, avec le gros, permit de reprendre l'offensive. L'ennemi fut bousculé, la kasba enlevée à la baïonnette. Nous avions 4 autres morts et 31 blessés. On fit sauter la kasbah, on y mit le feu et l'on rentra camper le soir à Sidi ben Daoud.

 Mais l'ennemi ne s'avouait pas vaincu. De nouveau il se rassemblait à la kasba Ksiba. Le surlendemain de ce premier succès, le colonel Mangin revenait sur lui pour l'achever, emmenant toutes ses forées, divisées en trois groupes: avant-garde commandée par le lieutenant colonel Mathieu; centre sous le commandement du commandant Biétrix; arrière-garde et convoi, enfin, sous le colonel Mangin lui-même.


 
Colonel Mangin Général Ditte.
Au camp: l'heure du rapport.

La région de Tadla où opère la colonne Mangin. Les pistes sont
indiquées par les lignes en tirets.

La kasba fut défendue avec un acharnement désespéré.

On se rendit compte alors de l'importance qu'avait sa possession aux yeux des indigènes et, donc, de l'impression que produirait sur eux sa prise définitive. Au prix d'un héroïque effort, la colonne escalada une falaise rocheuse dominant Ksiba, d'où l'on commença le bombardement, et occupa, tour à tour toutes les crêtes avoisinantes. A 10 heures du matin, on pouvait donner à la kasba le second assaut. Quand elle fut prise, on y ralluma le feu pour en achever la ruine. A midi, on reprenait le chemin de Sidi ben Daoud.

Mais cet avantage avait été acheté au prix de 45 morts et de 101 blessés.

La liste des officiers et soldats mis hors de combat au cours de ces deux opérations vient d'être publiée. On y relève parmi les morts, en tête de liste, le nom du commandant Picard, commandant de la cavalerie du groupe mobile, qui appartenait, comme capitaine, d'abord, à la colonne Mangin depuis sa formation, qui s'était distingué à Ben Guérir, à Sidi bou Othman, contre El Heiba, avait commandé la pointe d'avant-garde entrée le 7 septembre 1912 à Marrakech, et qui, en récompense de ces brillants états de service, venait d'être promu chef d'escadron.

Avec lui sont tombés, le 8 juin, le lieutenant Bornet-Mazimbert, l'adjudant Barreau, du 8e bataillon colonial, les brigadiers Bossillon, Ladreux, et le cavalier Corbillin du 4e spahis, le soldat Mille, du 3e zouaves. Au combat du 10 on a eu à déplorer la perte du lieutenant Variengien du 7e tirailleurs, du sous-lieutenant de réserve Gilles, du 8e bataillon sénégalais, de 6 zouaves, etc.

Aux dernières nouvelles, on annonce que le général d'Esperey se rend sur les lieux, afin d'examiner les mesures à prendre pour assurer la tranquillité de ce pays sans étendre les opérations.
G. B


La kasba Tadla. Dans les bâtiments blancs, à la base du minaret, ont été installés les services de santé; à l'arrière-plan, à gauche, pont sur l'Oum er Rbia.


 

 

 
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